Jour 9 Cusco - Chichubamba

23/08/2019 11:47

Après une bonne nuit à l’hôtel, tout le monde douché et propre, le moral des troupes ce matin est franchement reboosté.

Programme chargé aujourd’hui.

Au sortir de Cusco, nous faisons halte dans une boutique spécialisée dans les vêtements en alpaga. Notre guide veut nous faire voir et toucher ce que sont réellement les produits élaborés dans cette matière avant que nous soyons confrontés aux innombrables contrefaçons qui ne manqueront pas nous être proposées ailleurs.

Loulou est aux anges, pour la deuxième étape de la journée, Ronny lui a réservé une surprise. Elle va pouvoir caresser et donner à manger à toutes les variétés de lamas présentes au Pérou. L’occasion pour tous d’approcher un peu plus ce sympathique animal.

Suivent ensuite, un atelier de confection de bijoux en argent, un marché local avec dégustation d’empenadas (sorte de beignets fourrés délicieux) et achats compulsifs de souvenirs...

C’est la fin de matinée quand nous arrivons aux mines de sel de Maras.

Curiosité géologique, la rivière qui prend source à cet endroit dans la montagne, a traversé, avant de jaillir à la surface, une grande couche souterraine de sel enchâssée là il y a des millénaires, lors de la formation de la chaîne andine.

L’eau ainsi chargée ne demande plus qu’à être décantée dans d’innombrables bassins confectionnés là, à flanc de montagne. Le résultat est d’une beauté envoûtante. On se perd à observer le miroitement du soleil dans ces bassins, dont chacun renvoie une teinte différente, comme autant de déclinaisons d’un nuancier allant du blanc le plus pur à l’orange le plus soutenu.

Un vrai bel endroit un peu magique.

Pour le repas de midi nous poursuivons notre parcours initiatique culinaire péruvien, et notre thématique rencontre des habitants.

C’est donc chez José Luis et sa famille à Umas Bamba que nous nous apprêtons à déguster notre premier pachamanca. Mais avant ça, petite farandole à la sortie du bus avec désormais habituel collier de fleurs de bienvenue, présentation en bonne et due forme de toute la famille et démonstration de lavage, filage de la laine de lama.

Il est alors temps de déterrer notre casse croute !

Pour réaliser un bon Pachamanca, qui est en fait plus qu’un plat, une façon de cuisiner:

-Confectionnez une sorte de four dans le sol à l’aide de galets.

-Dans cette cavité, déposez tour à tour par couches successives, différentes variétés de pommes de terre, des gâteaux de maïs, de la viande préalablement marinée, des patates douces et des fèves dans leurs cosses

-Déposez entre chaque couche de nourriture, des pierres chauffées préalablement au feu de bois et des herbes fraîches.

-Couvrez le four avec un bout de tôle ondulée et recouvrez le tout avec de la terre.

-Laissez cuire un vingtaine de minutes et vous obtiendrez un plat fantastique.

Un bol de quinoa cantonais là-dessus et un bon verre de chicha et vous aurez le plus heureux des quechuans

Sur notre trajet pour nous rendre chez nos hôtes à Chichubamba (j’adore ce nom), nous nous accordons quelques heures pour visiter un temple inca situé dans un petit village charmant et un site pré colombien extraordinaire d’ingéniosité, le site archéologique de Moray.

Au premier abord ce que l’on pourrait prendre pour un immense amphithéâtre, était en fait un laboratoire agronome inca.

Ce site permettait à l’époque et ce sur plusieurs dizaines d’années, par transplantations successives de palier en palier, d’acclimater les plantes introduites d’autres pays.

La température de l’air étant en effet différente d’un palier à l’autre dans ses cavités à ciel ouvert, plus on était proche du centre et donc profond dans la terre et plus la température est élevée.

Cela permettait ainsi par étapes de modifier la plante de manière à ce qu’au bout du processus ayant atteint le dernier niveau celle-ci soit en mesure de résister aux gelées fréquentes à cette altitude.

La nuit tombe déjà quand nous nous répartissons dans les deux familles de l’association agro turismo, chez qui nous dormirons ce soir.

Téa et Loann sont ainsi adoptés par la famille Neyret, c’est donc une famille Ferry amputée qui se rend à un petit atelier organisé pour nous.

Ce soir nous allons faire notre propre tablette de chocolat !

Maria petit bout de femme nous attend. Après une explication sur le mode de culture bio adopté par leur association et la méthode mise en œuvre pour récolter et faire sécher les précieuses fèves de cacao, (sans notre guide il nous faut bien être 4 pour mettre bout à bout les morceaux de phrases déchiffrées à la volée) nous passons aux travaux pratiques.

Tout d’abord il nous faut sélectionner les plus belles fèves.

Nous les cuisons ensuite au feu de bois, jusqu’à les entendre claquer comme du pop corn, l’odeur qui s’en dégage alors, est à tomber par terre.

Vient ensuite une séquence d’écossage, avant de passer tout ça à la moulinette.

En ressort un cacao pur, certes un peu amer mais dégageant une odeur augurant les merveilleux fondants à venir ...

Les marmottes ayant terminé leur job avec leur papier alu, Luis le petit fils de notre hôte, nous raccompagne jusqu’à chez sa grand mère.

C’est un petit bonhomme plein de vie et malicieux à souhait. Nous chantons un peu de Louise Attaque en chemin pour nous donner du courage: « Al quatro vientos sin esfuerzo del norte al sur sin pararse... »

Le repas qu’elle nous a concocté est à la hauteur de la qualité de son accueil. Luis sort alors un jeu de Janga et s’acharne, quitte à tricher avec la plus mauvaise fois, à faire perdre la Francia... Encore un très bon moment